La collégiale Renaissance, fondée en 1527 – abandonnée au XVIIIº s., aujourd’hui ruinée

RENAISSANCE D’UNE COLLÉGIALE RENAISSANCE

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Quand le rêve de la reconstruction d’un lieu devient réalité durant le temps de son survol…

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Il ne reste de l’ancien château des Roches Tranchelion que quelques pans de murailles et une tour d’angle de l’enceinte. Aucun plan ni aucune représentation graphique ne nous est encore parvenue.
Le site n’en était pas moins un site défensif important et d’autant plus précoce que sa situation était stratégique, portant la marque d’importance des fiefs de haute, moyenne et basse justice.
C’est un certain Guillaume de Tranchelion, seigneur de Palluau dans l’Indre, qui en devint propriétaire pour l’avoir reçu en dot de son épouse, fille de Guillaume Ourry, et qui y fonda en 1440 une chapelle consacrée à Marie-Madeleine.
Une transmission se fait alors en cette même période en faveur de Hardouin de la Touche, apparenté du précédent. Ancien membre de la cour du roi de Naples René d’Anjou, dont il a été maître d’hôtel, il fut membre du conseil de Charles VII avant d’être panetier du roi Louis XI. De son mariage en 1469 avec Margerie de Créhalet, il eut un fils Lancelot de la Touche.

Le château et son seigneur devaient jouir d’un prestige suffisant pour que Charles VII vienne y séjourner à plusieurs reprises en 1446, 1447, 1449, 1458, 1459, 1460 et 1461, envoyant parfois même lettres et missives depuis Les Roches.

Mais parmi ces séjours il en est un qui compte particulièrement dans l’Histoire : c’est le grand Conseil du Royaume qui devait décider de mettre fin à l’interminable guerre de Cent Ans en partant à la reconquête finale du territoire français sur les Anglais. C’est ainsi plus de 100 dignitaires du Royaume qui sont convoqués au château des Roches Tranchelion le 17 juillet 1449, représentant, avec leur suite, une venue de plus de 1000 personnes… et l’événement est largement rapporté dans la chronique de Matthieu d’Escouchy. Ce Conseil nécessita une seconde assemblée solennelle, au même lieu, le 31 juillet suivant, avec les mêmes, au cours duquel il fut décidé de jeter toutes les forces royales dans la guerre. Cette décision aboutira à la reconquête de la Normandie avec la bataille de Formigny en 1450, puis de la Guyenne avec la bataille de Castillon en 1453… Et ainsi, 300 ans après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, le sort de la couronne française s’est joué en ce lieu désormais bien mal connu de la plupart: le château des Roches Tranchelion…

Le prestige du château connaît son apogée à cette époque, sous le « règne » de Lancelot de la Touche qui notamment fondera, à l’emplacement de la chapelle Marie-Madeleine évoquée plus haut, une « belle et somptueuse » église collégiale qui sera consacrée en 1527 et placée sous le vocable de saint Jean le baptiste.
Contemporaine de la sainte chapelle de Champigny-sur-Veude, légèrement antérieure à celle d’Ussé au style de laquelle elle s’apparente, elle reste, avec l’église de Montrésor, l’un des rares exemples d’architecture religieuse tourangelle du début de la Renaissance et, malgré sa déchéance, elle montre encore avec élégance les marques de sa magnificence passée.

« L’élévation des voûtes est appropriée aux dimensions générales et l’harmonie qui en résulte tempère le goût recherché de l’ornementation. La sculpture a puissamment concouru à l’embellissement de la façade malgré les mutilations… Ce caractère de sobriété dans l’abondance et de dignité dans la fantaisie, ne ressemble en rien à la profusion qu’on remarque dans certaines églises de la Renaissance plus rapprochées de la capitale. »
Jean-Jacques Bourassé, abbé et archéologue tourangeau (1813-1872), spécialiste de l’architecture religieuse tourangelle.